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Sadio Doucouré, la famille d’abord

Sadio Doucouré, la famille d’abord

Auteur d’un excellent début de saison, Sadio Doucouré a honoré sa toute première sélection en participant aux ultimes rencontres de qualification à l’Afrobasket 2021 avec le Mali. Une manière de récolter les fruits de son travail et surtout, de rendre hommage à son père. 

Remettre les pieds sur la terre de ses ancêtres. Un moment toujours spécial lorsque les derniers souvenirs remontent à l’adolescence. Encore plus lorsque ce voyage connaît une saveur toute particulière. « Revenir au Mali, avoir l’opportunité de rencontrer une partie de ma famille que je n’ai jamais pu voir auparavant et surtout me recueillir sur la tombe de mon frère décédé il y a quelques semaines, ça me touche beaucoup », s’émeut Sadio Doucouré, issu d’une fratrie de 6 garçons et 2 filles.  

Un parcours chaotique

Depuis son dernier voyage au Mali en 2006 (à l’âge de 14 ans), l’homme au double mètre a bien grandi. Pas seulement par la taille, mais aussi par la maturité. Car au fil des années, différentes épreuves, aussi dures soient-elles, ont contribué à forger le mental du franco-malien. Lors de sa première expérience professionnelle à Cognac, en Nationale 1, le natif de Corbeil-Essonnes ronge son frein sur le banc (10,6 minutes par match). À Roanne, les deux saisons suivantes, il manque l’accession à l’échelon supérieur. S’offre ensuite à lui la possibilité de faire un workout en G-League, mais il en revient très vite, marqué par la mentalité individualiste qui règne outre-Atlantique. Et, après une pige de 6 mois, à Vichy-Clermont, Sadio Doucouré découvre enfin la Jeep Élite avec Châlons-Reims. Mais ne peut pleinement savourer cette opportunité puisque son père disparaît au terme de sa deuxième saison avec le club champenois.

Marqué par cet épisode tragique, le numéro 25 d’Antibes met le basketball en stand-by pendant quelque temps sans pour autant s’en détacher totalement. « À ce moment-là, je n’ai plus trop la tête au basket. Je joue encore quelque peu avec mes amis mais uniquement pour le plaisir ». Un coup de fil des Metropolitans 92 et l’intérêt pour la balle orange revient progressivement. Séduit par le discours d’un entraîneur, Freddy Fauthoux, qui lui accorde une grande confiance, mais aussi par le fait d’évoluer dans son berceau parisien, Sadio Doucouré reprend goût au jeu. « Étant originaire d’Evry et de pouvoir jouer à Levallois, c’était vraiment incroyable. Le fait de savoir que mes proches pouvaient me voir jouer tous les week-ends, ça me boostait deux fois plus ». De quoi retrouver ce sourire qui le caractérise tant.

« De 100% parisien à seulement 60% »

La famille s’avère un critère déterminant dans ses choix de carrière. Non retenu par la formation de la capitale, Sadio Doucouré se retrouve libre de tout contrat à l’aube d’accueillir son premier enfant. Alors, lorsque les Sharks d’Antibes lui proposent un contrat de trois ans, il n’hésite pas une seule seconde. « Ma femme était enceinte alors je n’ai pas tergiversé. J’ai directement accepté l’offre. On ne sait jamais de quoi est fait demain. » L’ailier francilien est instantanément séduit par la ville et le nouveau cadre de vie qui s’offrent à lui. « Quand j’arrive ici, je me sens tout de suite comme chez moi. Je suis 100% parisien, mais cela s’est transformé en 60% (rires). Antibes, c’est ma deuxième maison », admet-il volontiers.

« Mon objectif principal est de monter en Jeep Elite avec Antibes », annonce le joueur formé à Cognac. ©️LNB

L’amour de la famille pour mieux briller

« Je ne sais pas s’il existe un adjectif assez puissant pour décrire à quel point il est attaché à sa famille. C’est un véritable moteur pour lui, encore plus depuis qu’il est père », affirme son coéquipier Gédéon Pitard. Et cela s’en ressent sur le plan sportif. Après une première saison quelque peu timide sur la Côte d’Azur, le joueur le plus utilisé par Anthony Stanford (32 minutes en moyenne) montre enfin l’étendue de son talent sur les parquets de Pro B. Freiné par les blessures, il tournait à 6 points de moyenne par match l’an passé, mais il est aujourd’hui le meilleur marqueur des Sharks avec 15,4 unités par rencontre. Des performances qui ne sont pas passées inaperçues aux yeux du sélectionneur malien Rémi Guittia. 

Sadio Doucouré a revêtu pour la première fois les couleurs des Aigles en marge des qualifications à l’Afrobasket. Pour le meneur camerounais des Sharks, cette convocation est amplement méritée tant l’ailier francilien fait preuve de travail acharné. « Sadio a encore une belle marge de progression et il n’a, selon moi, pas encore étalé toute sa palette. C’est un gros bosseur et ses efforts sont justement récompensés. » Mais pour le sniper antibois, l’essentiel est ailleurs. Porter la tunique du Mali est l’occasion idéale pour rendre un vibrant hommage à son défunt père. « Le sélectionneur actuel m’avait déjà contacté quand j’étais à Châlons-Reims. À l’époque, lorsque je l’avais annoncé à ma famille, tout le monde autour de moi était très content mais j’avais finalement renoncé. Si j’ai enfin accepté, c’est pour rendre fier mon père », affirme l’ailier de 29 ans avec la douceur et la pudeur d’un gamin. Un gamin devenu international malien pour le plus grand bonheur des siens.

 

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